On 11 January, Le Monde published an opinion article written by our Chairman and spokesperson, Carlos Astiz, in reply to an Editorial signed by a group of Europeans press agencies also in Le Monde on 13 December.
An English version of the opinion article was first published in EurActiv, on 22 December, in its opinion section an selected as the editor’s choice.
The Commission’s proposal to introduce an EU-wide “neighbouring right” in the copyright reform has become a polarized and sensitive topic where misperceptions are widespread. With a view to contribute to an informed debate, Carlos Astiz, Chairman of the European Innovative Media Publishers replies to the latest campaign launched by press agencies and busts their arguments
« Les éditeurs européens de médias innovants expriment leur déception face au soutien par les agences de presse d’un droit voisin. »
Il est décevant de voir les plus grandes agences de presse d’Europe soutenir une campagne malencontreuse pour le « droit voisin ». Qu’ils le fassent au détriment des petits éditeurs indépendants, des créateurs de contenu et des journalistes en Europe est particulièrement troublant.
Leur objectif déclaré est de résoudre les problèmes auxquels est confrontée l’industrie de l’édition en ciblant les grandes plateformes en ligne comme Google et Facebook. Le « droit voisin » permettrait peut-être aux grands éditeurs européens d’engendrer plus d’argent – même si cela était le cas, ce serait au détriment des plus petits.
Ce « droit » empêchera la création de liens et le partage de contenu. Ceci est une tentative de journaux traditionnels, n’ayant pas actualisé leurs modèles d’affaires face à l’ère numérique, de
ralentir le développement de modèles économiques alternatifs et innovants.
En forçant les lecteurs à visiter leurs sites plutôt qu’à partager des liens, les grands journaux pensent augmenter leurs bénéfices économiques. Or, créer des liens hypertextes et partager du contenu sont une composante fondamentale d’Internet, qui permet aux petits éditeurs de leur générer un plus
large lectorat.
Dans leur plaidoyer, les PDG de ces sociétés ont déclaré que « les quelques tentatives menées par l’industrie des médias en Espagne, en Allemagne et en France en 2013 et 2014 pour faire payer une somme importante aux géants de l’internet n’ont pas fondamentalement changé la situation. »
En effet, le droit voisin n’a pas porté ses fruits. Pire encore, il a entraîné une diminution considérable du trafic en ligne, les publications espagnoles enregistrant à elles seules une baisse de 8 à 15%. Les petites publications ne peuvent survivre à ce type de dégât.
En tant que petits éditeurs, nous aspirons à une presse libre, ouverte et diversifiée, où le journalisme peut vraiment prospérer. Si cette mesure est introduite à travers l’UE, des milliers de petits éditeurs s’effondreront et d’autres disparaîtront. Quant à elle, la position des médias traditionnels ne s’améliorera que marginalement.
L’introduction de ce « droit » réduira de façon manifeste la pluralité des médias et centralisera le pouvoir et l’argent entre les mains des plus grands groupes.
Pendant ce temps, les grandes plateformes comme Google et Facebook s’en sortiront indemnes comme elles l’ont fait en Allemagne et en Espagne. De leur côté, les grandes maisons d’édition continueront de croître.
Carlos Astiz
Président et porte-parole de la Coalition of European Innovative Media Publishers
Directeur Général de l’AEEPP – Asociación Española de Editoriales de Publicaciones Periódicas